la Fin de l’Origine

Exposition de Do Delaunay

du samedi 10 au dimanche 25 avril 2010

L’exposition est ouverte du mercredi au dimanche de 15 à 19H

Vernissage le samedi 10 avril de 15 à 19h

L’artiste sera présent à la galerie les mercredi, samedi et dimanche

la Fin de l'Origine

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Le Dimanche 18 avril, à 15H30

Rencontre-conversation autour « des Mutations de la Dualité »
ou comment se transforme à notre époque la perception des polarités qui animent le vivant.

Dimanche 25 avril,à 15h30

Le décrochage de l’exposition
Rencontre-conversation autour de « la Reproduction de la Peinture »
ou comment le regard fait face à la prolifération des images et à la multiplicité des écrans qui invisiblent le monde.

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Vous pouvez retrouver quelques pixels de ses œuvres sur
http://www.dodelaunay.com

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do delaunay, portrait chinois

Par Aurélie Dekeyser

Do Delaunay est de ces artistes qui pratiquent tous les médias, de la sculpture à la gravure, en passant par la photographie et l’installation, sans oublier évidemment la peinture, qui reste la fondamentale de son œuvre.

Il ne sort pas d’une école d’art, où il aurait pu constituer son réseau de diffusion, l’art s’est imposé à lui comme une nécessité, à l’âge où l’on fait les vrais choix.

Il connaît ses maîtres, nous avons maintes fois échangé sur les artistes qui ont fait l’histoire, il a une position très affirmée, et sait à quel saint se vouer.

S’il conversait avec Joan Miro, ce serait de la force d’évoquer un monde de poésie, dans un environnement rude, de peupler ses œuvres de signes et d’un monde onirique aux formes étranges.

S’il déjeunait avec Pablo Picasso, ils auraient beaucoup à dire de la force créatrice, du signe du scorpion, de la productivité qui permet de faire du neuf avec du vieux, et de l’intime conviction de l’universalité de leur art.

S’il rencontrait Henri Matisse, ils insisteraient tous deux sur le goût de la ligne, de la couleur pure et l’éloge fait au corps féminin, enfin de leur capacité à littéralement entrer dans la peinture.

S’il prenait l’apéritif avec Vincent Van Gogh, ils s’entretiendraient de l’énergie de la couleur jaune, de la fougue et de l’expression personnelle préalables à toute analyse.

S’il dînait avec Wassily Kandinsky, ils aborderaient l’importance du monde intérieur, de la résonance symphonique, de la nécessité qu’a la peinture à tendre à l’abstraction.

S’il passait la soirée avec Pierre Bonnard, ils feraient l’éloge de l’humilité, des  sujets intimes, de la palette de couleurs légères et lumineuses.

S’il refaisait le monde avec Marcel Duchamp, ils partageraient l’art d’assembler des objets divers, un vélo avec des roues de parapluie, la passion pour la science et le respect pour l’artisanat.

Et que se passe-t-il quand il est seul avec lui-même, je veux dire en conversation avec son art.

Do Delaunay est un homme de son temps, qui a su assimiler toutes ces influences, et imposer son monde qu’il développe depuis plus de 25 ans.

C’est un art un peu tribal, qui discute avec les chamanes, une invitation à la spiritualité, de Saint Lo au Chili, en passant par les silencieux fjord suédois.

L’oiseau, l’oeuf, la plume, le pilulier, l’acte d’aimer, le corps féminin, la spirale, l’anneau de Moëbius sont les clés de son univers, et résument la vie : la fécondité, l’animalité, la liberté et la promesse d’infini.

Si vous passez par delà le canal de Saint-Denis, un homme généreux et éternellement souriant vous ouvrira les portes de sa caverne d’Ali Baba, regorgeant de trésors de couleurs précieuses et de formes inventives. C’est un sinophile, on trouve chez lui des paravents comme des citations de Lao Zi,  il méritait donc bien  un portrait chinois. De même, le Yi Jing, manuel fondateur du taoïsme a nourri son travail et a donné naissance à 64 expressions qui illustrent les complexes hexagrammes.

Ailleurs, par delà le monde, des bannières flottent au vent au sommet d’une tour grise, un observatoire accueille le soleil à chaque heure de la journée au beau milieu d’un désert montagneux, d’étranges rangées d’œufs nous ramènent à notre condition animale.

Physicien et ébéniste de formation, amoureux de la nature et fervent militant pour sa protection, il travaille la glace comme le bois avec une légèreté que ces deux matériaux  opposent par leur constitution même.

Son art évolue aujourd’hui vers un recueillement et affiche une synthèse entre la simplicité formelle et l’extraordinaire complexité de son monde intérieur.

Parmi ses dernières œuvres, une série de gravures s’approche de la calligraphie, ode ultime à la fragilité et la force de la sagesse extrême orientale.

Au détour d’un chemin de randonnée où vous pourrez croiser certaines de ses oeuvres, une chaise qui rêve ou un capteur de songes, souvenez-vous. . .
On a toujours le choix entre deux routes, ne serait ce que de le concevoir permet d’avancer, il faut de cela pour être artiste, ne jamais être tranquille. Cela implique une démarche opiniâtre et terrifiante, celle du chercheur qui ouvre des voies sans savoir laquelle est la bonne.

Celle de la liberté  d’être artiste.

Aurélie Dekeyser

One comment on “la Fin de l’Origine”

  1. Bardamor dit :

    L’artiste est aussi un combattant, pas un décorateur d’église ou un fournisseur de pièces de musée.

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