Philippe Rochette

L’AdaDa présente

Philippe Rochette

 

AfficheA3

Philippe Rochette est né à Paris en février 1950. Il fait tout d’abord des études de dessin et de sculpture aux Beaux-arts à Paris. Dans ce cadre, il participe aux ateliers de César. Dans les années 70, il dessine dans la presse et fait de l’illustration pour l’édition et la publicité. A partir des années 80, il réalise de nombreux décors pour la photo, la pub, la télévision et le cinéma en tant que chef décorateur. Intéressé depuis toujours par le cinéma d’animation, il travaille sur plusieurs projets personnels de spots humoristiques en animation destinés à la télévision. Parallèlement, il poursuit son travail de dessinateur peintre, et il réalise de nombreuses expos. En 2009, il ouvre son restaurant Chez Rochette à Saint-Denis.

Autres professions : cuisinier, palefrenier, caddy, monteur téléski, chanteur de blues, Papa I, cousin d’un gitan, mauvais cavalier, chauve, guitariste, porteur en montagne, propriétaire, Papa II, affamé, alpiniste, marionnettiste, fêtard, escroc, gardien de camping, intermittent, amoureux, et j’espère pour tout le monde, contagieux…

Exposition du 23 janvier au 7 février 2015
Du mardi au samedi de 14h à 19h, le dimanche de 10h à 15h.

Vernissage vendredi 23 janvier à partir de 18h

Crédits photo: Jeanne Rochette, Eric Angels, Anne Dessertine

 Sylvie Alexandre Rochette, exposition Rochette

Comment avez-vous construit cette exposition ?

Nous voulions montrer la diversité de l’œuvre de Philippe, de sa technique, et surtout son univers. On a décidé de mettre les nappes très en avant, parce que c’est quelque chose qu’il faisait quand il était à son bureau, qu’il téléphonait, qu’il réfléchissait, c’était un peu du dessin automatique… On aurait pu mettre tous les monotypes d’un côté, tous ses petits dessins d’un autre, mais en fin de compte, on a privilégié de mélanger un peu tout, de manière à mettre l’accent sur cette diversité, et pas tellement sur une chronologie, ni dans les dates, ni dans les aspects différents de sa production.

Quelles étaient ses pratiques ?

Sa pratique la plus courante c’était le dessin au crayon, à la plume, c’est ce qu’il préférait. Il dessinait comme d’autres prennent des notes, dans les bistrots, sur des carnets, il en avait toujours un dans son sac. Il dessinait des femmes nues depuis toujours, notamment des esquisses de poses rapides. Un coup de plume, un coup de crayon, et c’est tout un univers qui apparaît… Il a dessiné pour la presse, l’édition, la pub. Il a créé une entreprise d’arts graphiques avec un collègue, et il répondait aux commandes. Il utilisait des techniques assez différentes, selon les demandes.

Quand il a travaillé comme Chef Déco pour le cinéma, la TV et la pub, il a continué son travail personnel, qu’il montrait lors d’expos privées. Quand je l’ai connu en 1998, il venait juste de terminer Duo qui est passé à Canal+, la 5, et a été vendu dans une centaine de pays. A partir de là, la Poule et l’Eléphant revenaient souvent dans ses dessins. Il avait aussi Jo l’Elan dans ses tiroirs, pour faire comme Duo des petits clips humoristiques. Cela n’a jamais vu le jour.

Il continuait aussi les personnages, comme les pastels, ou la série des Nonos. Il a beaucoup aimé dessiné Nonos, qui était un ami artiste qui avait fait partie de la troupe du Magic Circus. Il est venu poser dans l’atelier de Philippe, d’abord seul puis avec une amie. C’était gai, on riait beaucoup. Ils partageaient en plus le goût de la cuisine et de la convivialité tous les deux. Cela se terminait par des repas qui n’en finissaient plus, dans la cour. Quand Nonos est mort l’année suivante, il l’a encore dessiné comme en train de s’envoler. Cela donne une production assez conséquente. Philippe était libre, c’était comme il avait envie, en fonction de son inspiration du moment.

Ce qu’on ne voit pas là, c’est son travail de déco, où il a fait de très belles choses. Comme la Cathédrale d’Amiens en polystyrène. Il avait travaillé à partir de photos, en prenant les mesures avec sa règle, et c’est comme ça qu’il a redécouvert le nombre d’or, simplement. Il avait aussi un vrai talent pour la sculpture. Il avait d’ailleurs travaillé dans l’atelier de César. Il était aussi constructeur, il a également fait des meubles. C’étaient des meubles fonctionnels, mais c’était toujours beau, toujours épuré.

Avant tout, il avait le sens du beau, des belles proportions. Il avait un regard sur le monde emprunt de cette dimension là… Ce qui était laid pour lui, c’était le vulgaire. Pas de faire des nus ou de faire tirer la langue à une femme qui jouit. Ce n’était pas ça la vulgarité pour lui. Plutôt la vulgarité des sentiments, des comportements, la petitesse d’esprit… Il détestait ! Oui, le goût des proportions, des choses qui se tiennent, c’était très important pour lui.

Il ne traitait pas du tout de l’espace et des objets dans son travail pictural ?

Il l’a beaucoup fait dans son travail de décorateur, de sculpture, de bâtisseur. Mais pour le dessin, il semble qu’il était plus inspiré par les humains ou les animaux. Il aimait beaucoup croquer les personnes qu’il voyait dans les bistrots, la rue, avec un oeil assez acide parfois. Des petits moments de vie.

Quand il a été question d’animer, il a choisi l’animal. Peut-être que ça lui a permis d’exprimer mieux sa poésie et sa tendresse. Et puis, je ne sais pas s’il a été éléphant dans une autre vie, mais il avait un vrai amour pour l’éléphant. Il en a fait un personnage gentil, pacifiste, assez rond, avec un côté débonnaire, bonhomme…. La poule est plus insolente, culottée, avec un côté frondeur. Et aussi un côté mono maniaque pour son œuf tout de même. Ça donne un couple assez dét(c)onnant, plein d’humour.

27 janvier 2015

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.