Yvan Loiseau La clarté du désordre 16 – 22 mars

Du 16 au 22 mars 

La Clarté du désordre

Yvan Loiseau

 


 Tous les jours, de 14h à 19h

Vernissage : 16 mars, 18 h

Lectures performées par Yvan Loiseau :

vendredi 16 mars, 19 h 

jeudi 22 mars, 19h

Yvan Loiseau présente son deuxième livre de photographies, La Clarté du désordre, qui concentre l’expérience de sa rencontre avec Madagascar, sur le mode du saisissement.

J’entre chez les gens par la cuisine. Le temps que les poireaux fondent dans la poêle, la peur a déguerpi, les visages sont déjà doux. […]Faut se faire confiance et écouter notre carcasse. Revenir à elle parce qu’elle se tient toujours là…

Sans prétendre à la familiarité profonde, ni éluder son statut de voyageur de passage, il réussit par la distribution thématique et le choix des vues à s’attarder moins sur l’étrangeté, l’exotisme des pratiques que sur ce qui nous en est reconnaissable – des adolescents grimacent, une femme rit, un homme vous toise-, tirant ainsi un fil entre sujet de la photo : des ombres, une forêt, un cône de sel , l’interface : lui-même, le photographe qui reçoit et dispose en textes poétiques les étapes de sa décantation d’expérience, et le spectateur, récepteur de ces vues.

Peut-être Madagascar c’est, en moins atténué, moins adouci par la protection sociale, le même monde que le nôtre, en plus net, plus franc : concentrations et spoliations de terres, marchandisation aberrantes, retranchement des rétifs. Son auscultation de l’île entraîne Yvan Loiseau jusqu’au territoire d’un peuple mythique, les Mikéas. « Mikéa signifie en malgache « aller dans la forêt » […]lls se sont réfugiés quand le sang des femmes et des enfants a irrigué les champs de cotons. Mi-singes, mi -truands, ils errent aux frontières de la mémoire collective[…].Chez eux, tout est confrontation heureuse, la peur n’est jamais invitée. 

44 photos accompagnent le récit de sa découverte, présentées à la galerie du Soixante ADADALes Artistes des Ateliers Dionysiens Associés sont heureux de l’accompagner pour sa première exposition personnelle

La Clarté du désordre est le deuxième ouvrage d’Yvan Loiseau, soutenu dans sa démarche éditoriale par le Fonds Social des Initiatives Étudiantes de l’Université Paris 8, Mains d’Oeuvre, Lieu pour l’imagination artistique et citoyenne, et la ville de Saint Denis.

Retrouvez Yvan Loiseau sur le site de Mains d’Oeuvre

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Du 24 mars au 1er avril 

Paysages d'une nature qui s'efface 

Florence Bouvry

Nous continuons à nous préoccuper à peu près exclusivement de notre univers de réalité immédiate.
Florence Bouvry
 
Dans un contexte marqué par le changement climatique, par des dégradations majeures affectant les milieux naturels (érosion, pertes de biodiversité, pollutions…) ou encore par la raréfaction de ressources inégalement réparties dans l’espace (ressources fossiles, eau, terres arables…), il apparaît  urgent de réfléchir sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable.
 
La crise écologique, en révélant le caractère vulnérable de la nature face aux agressions d’origine anthropique, force à une conduite, une éthique environnementale voire comportementale.
 
Comme l’écrit Sylvie Ferrari : « Seul un changement radical dans les consciences, une révolution de l’être, peut nous conduire vers un autre futur possible. C’est de cette impérieuse nécessité qu’une nouvelle éthique environnementale émergera »http://journals.openedition.org
 
Mon travail est une réflexion sur les rapports que nos sociétés entretiennent à ce qu’elles nomment l’ « environnement » Quels enjeux y sont projetés ?  Quel impact autour de nous ? Je travaille dans les dimensions propres à l’art,  pour l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie. »
 
Vernissage : 24 mars, 18h30

Set musical de Julien Mathonnet à partir de 19h30

Florence Bouvry accueillera à l’occasion de son  exposition l’artiste-peintre Olivia Devos, avec sa série « De l’un à l’Autre ».

Olivia Devos, série De l’un à l’Autre

Aperçu sur les recherches de Florence Bouvry

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C’était en mars…

MARS au 60

éco-féminisme vs dieu de la guerre

 De quoi a-t-on besoin de parler ?

Yvan Loiseau

Qu’est-ce que notre liberté de modeleurs de formes nous autorise à (re-)formuler qui permette de saisir par d’autres biais le monde tel qu’il se donne, dans ses manquements élémentaires ? 

Françoise Grange

Coïncidences et cohérence d’une programmation : Mars, sous l’égide du dieu guerrier est à l’ADADA retourné par le fil de l’éco-féminisme, puissant courant de pensée remis à l’honneur en France par la philosophe Emilie Hache, aux Etats-Unis par le mouvement Wicca dont la porte-parole est la sorcière Starhawk.

« Eco-féminisme », la mise à jour d’une continuité entre réification de l’espace physique vivant (concevoir les sols comme surfaces inertes, détachés de leur entrelacement avec les racines et de la vie microbienne qui en forme la texture) et croyance en la nature inférieure des femmes, légitimant maltraitances (de l’absence de reconnaissance à l’exercice de violences) autant que prétentions à régir leur conduite.

Nous ouvrons ainsi le mois avec Née fille, évocation délicate des brutalités infligées aux corps féminins, et poursuivons avec deux expositions qui tiennent de l’alerte :
  • La Clarté du désordre, photographies qui accompagnent la parution du  livre qu’Yvan Loiseau consacre à Madagascar,
  •  Paysages d’une nature qui s’efface de l’artiste-plasticienne Florence Bouvry.

 

Florence Bouvry

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Du 6 au 13 mars

Née fille

Six mois après le déferlement de témoignages qui ont suivi ce qui s’est appelé « l’affaire Weinstein », la Journée Internationale des Droits des Femmes résonne avec une acuité singulière.

L’Observatoire de la laïcité de Saint Denis renouvelle son partenariat avec le Soixante ADADA et invite du 6 au 13 mars l’artiste plasticienne Françoise Grange, dont le travail réussit à évoquer finement, délicatement, la brutalité la moins représentable.

Les œuvres procèdent par la métonymie, présentant des robes, treize, chacune baptisée d’un nom de femme, et qui sont la transcription plastique d’un récit de vie. La robe, c’est ce vêtement qui porte dans ses plis l’empreinte du corps, comme imprégnée de la vie vécue. Des éléments plastiques s’adjoignent, qui lient les histoires à leur contexte.

« Cette installation , dit-elle, est née d’un souvenir traumatisant de mon adolescence, une agression et un enlèvement par un homme armé et déterminé. J’ai eu la chance inouïe de pouvoir m’enfuir avant qu’il ait eu le temps de passer à l’acte et pendant des années je me suis poséeces deux questions : quel acte ? Et pourquoi moi ? Ensuite, en écoutant les témoignages des femmes qui n’ont pas eu la chance d’échapper à un sort épouvantable, vint la troisième question : pourquoi elles ?» 

Françoise Grange a écouté, enquêté, pour mettre à jour les effets de la naturalisation de misogynies tristement transculturelles. « J’ai voulu, explique encore la plasticienne, non seulement témoigner et dénoncer, mais aussi rendre hommage à toutes les femmes violentées dans le monde. Je voudrais qu’elles ne soient plus considérées comme des victimes, mais comme des héroïnes, leur résistance créant leur liberté ».

Un très bel appel à la considération.

Vernissage pour la Journée Internationale des Droits des femmes, 8 mars, 18h. 

A 18h45, Performance de  l’artiste écrivaine Tristan Félix : Femmes/Infemmes (chant,masque, poupée)

découvrant dans ton envol la grande Forêt des Humiliés,                                                                                                        …    tu fais halte au pied d’un fût calciné par la foudre et observes avec ravissement                                                                                                 la dentelle de lumière qui sur le dos d’une cétoine dorée                                                                                                                        dessine comme le kanji d’un fer à cheval.                                                                                   

     Extrait de Fuir, de Tristan Felix

Lecture des textes de Françoise Grange par Sonia Gomar  : vendredi 9 et dimanche 11 mars, 18h
Maux à mots, lecture performée par Claire Vidoni : samedi 10 mars, 14h30